Notes culturelles pour l’univers de Kimagure Orange Road par TCV


MAJ du 29 Novembre 2014 : réactualisation et passage en htm
 

Premier thème : la notion de Gakuen

AnimEigo a retranscrit ce terme comme Magnet schools, que mes estimés collègues du projet Notes de Traduction ont traduit comme Ecoles d'avant-garde.
Ce serait à mon humble avis, plus une notion d'institut d'enseignement, regroupant plusieurs sections.
Cette notion n'existe pas telle quelle aux Etats-Unis, le terme Magnet Schools n'en recouvre qu'une partie.
Magnet Schools désigne un type d’école très précis dans le système éducatif américain.
Lire l'article : http://usinfo.state.gov/journals/itsv/0600/ijsf/frdiver.htm


Il est propre au système d’éducation US et non japonais.
« Les écoles secondaires dites « magnet schools », qui mettent l'accent sur les arts, les mathématiques ou les sciences, exigent de leurs élèves des efforts plus intensifs dans ces matières. » (traduction d’un extrait du site cité ci dessus)
A priori d'après le style des exercices que font Madoka et Kyôsuke à l'Abcb, ce serait plutôt dans les mathématiques. Autant Madoka excelle dans toutes les matières (Maths, Arts, Sports, Littérature, mais c'est une extraterrestre !!), autant Kyôsuke peine partout et ne trouvera sa voie que dans les Arts à Waseda (voir Shin KOR).
Mais cela m’étonne car l’une des valeurs de base de la culture japonaise est celle du sens de la collectivité, et non de l’individualisation avec un enseignement plus personnalisé (culture américaine).

En France, je pense en particulier aux Instituts (Catholiques) d'Enseignement Privé qui regroupe toutes les sections, du CP à la Terminale, dont j'ai fait partie.

Mais dans les Gakuen, il existent plusieurs dominantes.
Sur ce site anglais http://www.hokusei.ac.jp/en/ , vous verrez que les dominantes sont :

La notion de dominantes est très développée dans les pays anglo-saxons, et n'existe en France qu'à partir du lycée.

D'après le site anglais http://www.jref.com/society/japanese_educa...al_system.shtml, je cite :
« Japan has both private and public schools and universities. None of them are free, but public schools are considerably cheaper than private ones. Most elementary and junior high schools in Japan are public, while most kindergartens, colleges and universities are private. In 2002, private school atendance was 79% for kindergartens, 0,9% for elementary schools, 4% for junior high schools, 29% for highschools, 91% for junior colleges and 76% for universities ».
(et je passe sous silence les cours privés ou de soutien, les juku.)

Par conséquent, je suis presque certain que le Kôryô décrit dans KOR est un institut d'enseignement privé, et non une école d'avant-garde.

A propos du nom Kôryô

J'oubliais de préciser que si dans KOR, le nom Kôryô a été choisi, c'est peut-être parce qu'à Takaoka, là où est né Izumi Matsumoto, il y a un lycée Kôryô.

http://www.takaokakoryo-h.ed.jp/

https://www.google.fr/maps/place/Japon,+Toyama-ken,+Takaoka-shi,+Ishize,+281...

https://www.facebook.com/takaokakoryo

Question de Chibi : « Ton hypothèse tient la route mais ce que j'aimerais savoir, c'est si ces instituts d'enseignement japonais regroupent effectivement plusieurs niveaux. Si c'est le cas, ton hypothèse sera alors vérifiée puisque Koryo regroupe le collège, le lycée et l'université. »

Réponse : En toute rigueur, Gakuen est un terme un peu passe-partout comme académie, institut (d'enseignement), campus, si on cherche à faire la traduction exacte du mot isolé.
On l'associe parfois à d'autres termes pour désigner le collège, le lycée, voire la faculté. En fait, une école avec le mot Gakuen, peut regrouper une à plusieurs sections.
Tu n'as qu'à vérifier sur l'index des écoles japonaises (classées par région) : http://www.osaka-kyoiku.ac.jp/educ/index-e.html

Je cite la FAQ 2.10 de CyberFred, réponse 62 :

« 62) Quel est le nom de l’école [des personnages] ?
Kouryou Gakuen.
"Kou "signifie "haut". "Ryou" fait référence aux anciens tumulus que les Japonais ont érigés pour enterrer les empereurs, les princes et les autres dignitaires royaux durant la période Yamato vers 200-600 après JC. Ces collines artificiellement créées contenaient un cercueil de pierre, ainsi que les possessions matérielles du défunt. Le temps passant, les lieux et la signification de ces tumulus se sont perdus, et devinrent comme des collines naturelles. Après de nombreuses recherches et de nombreuses fouilles, la plupart de ces sites ont été redécouverts et étudiés. Ainsi, Kouryou signifierait "Haute Colline", "Gakuen" voulant dire "Institut d’enseignement" ou "campus". [Dans la manga VF, on dit "Kôryô" tout court.] »

Pour Tokyo, je ne sais pas si tu as lu la réflexion 27 de CyberFred sur Kôryô : http://madoka.ayukawa.free.fr/koref27/koref27koryo.htm

CyberFred y a mis une image  réelle pouvant évoquer Kôryô Gakuen.
Nota Bene : L'enseignement privé est assez important au Japon. De même que l'immobilier, c'est l'une des causes de ségrégation sociale. Il y a bien le problème des burukumin, mais les Japonais acceptent en général leur condition, devant se conformer à l'intérêt général. Les tensions sociales sont a priori plus faibles qu'en France.

Deuxième thème : La fête du Tanabata

Les Japonais attachent beaucoup d’importance aux traditions, en particulier à celles lieés aux dieux et à la nature.
De tradition séculaire, le Tanabata-Matsuri est un festival national, qui se déroule exactement le 7ème jour du 7ème mois du calendrier lunaire initialement, puis solaire (en général en Juillet mais en Août pour certaines régions).
Durant les festivals d’été (Tanabata, Hanabi) ont lieu des kermesses avec des attractions comme la pêche aux poissons rouges (voir l’OAV « Je suis un chat, je suis un poisson »).
 
Le Tanabata-Matsuri (ou « fête des étoiles ») célèbre la rencontre dans le ciel d’été des étoiles Véga (Orihime Boshi, la Tisserande) et Altaïr (Kengyuu, le Bouvier) à travers la Voie Lactée.
Elle a donné à une légende chinoise, qui dit que ce jour est le seul de l’année où ces deux amants peuvent se retrouver.
La caractéristique de ce festival est que les Japonais accrochent alors leurs voeux ou poèmes sur des banderoles de papier accrochées à des mâts en bambou (voir l’épisode 14 de la série TV).
 
Pour en savoir plus, lire

http://japan.chez.tiscali.fr/Tokyo/Japon/Tanabata.htm

http://japan.chez.tiscali.fr/Culture/Japon/Tanabata2.htm

http://www.japan-guide.com/e/e2283.html

 

Troisième thème : Le terme "furyô"

C'est sous cette appellation que Madoka est présentée à Kyôsuke par ses camarades de classe. Dans la version VF du manga, ce terme est traduit par "cancre", ce qui est incorrect. Car "furyô" désigne les jeunes délinquants, les élèves indisciplinés, alors qu‘un « cancre » est un élève paresseux et nul, ce qui n’est pas du tout le cas de Madoka.
 
La délinquance scolaire est un phénomène assez marginal qui a touché certains élèves en réaction au système éducatif japonais très strict et codifié.
 
Certains jeunes séchaient les cours pour faire des virées en moto, souvent en bande, ce sont les "zoku". Ce phénomène a été décrit par les médias japonais à la fin des années 80 puis est tombé en désuétude.
Un des films cultes de cette génération est "la Fureur de vivre" avec James Dean. D'autres jeunes adoptaient aussi le modèle américain (vocabulaire, codes vestimentaires, coupes de cheveux) d'où leur surnom de "yankees".
 
A l'école, les furyô se distinguent par le non-respect du règlement
Autre définition :
"ijime" : désigne la situation d'isolement et de persécution dont sont victimes certains élèves japonais.
Pour plus de renseignements, lire le numéro 94 d'AnimeLand qui parle de GTO (Great Teacher Onizuka). Cet excellent dessin animé aborde sur un ton comique des problèmes sérieux dans le système éducatif japonais.

  

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